Résumés | On a lu pour vous: Huxley, Jollien-Fardel, Jonasson, de Baere, Debré, Ben Jelloun

– 5* : le meilleur des mondes , Aldous Huxley, 1932, Plon. 318 pages.

Une société où toute la vie est organisée et prédestinée, de l’embryon cultivé hors de la cellule familiale à l’inhumation en passant par le rôle social et le conditionnement de chacun avec pour but, la stabilité et l’efficacité sociales. Une pilule-béquille et l’amour libre procurent des plaisirs ouatés pour garantir l’adhésion individuelle à ce monde paramétré. Promesse alléchante où l’absence de choix, de doutes, de dépassement de soi et d’humanité vient bousculer cette vision eugéniste de l’existence. D’une actualité inquiétante.

– 4* : Sa préférée, Sarah Jollien-Fardel, 2022, Sabine Wespieser. 205 pages.

Comment fuir et pardonner son père violent ? Comment se construire, s’abandonner et vivre ensuite une douce félicité  ? Phrases courtes et percutantes pour décrire ce solitaire abysse.

– 3* : Douce,  douce vengeance, Jonas Jonasson, VO 2020, Presses de la Cité. 454 pages.

Transformer le sentiment universel de vengeance en une activité lucrative et inventive. Mise en scène et en exergue grâce au choc de deux cultures : suédoise et massaï avec une galerie d’art en … toile de fond. Un léger moment de détente et d’humour de situation.

– 3* : Les ailes collées, Sophie de Baere, 2022, Éditions Jean-Claude Lattès. 377 pages.

Vivre ou ou ne pas vivre son penchant homosexuel en milieu conservateur, le plus souvent violemment hostile. L’amour familial enveloppe toutefois «  l’ambivalent » et tente de le pousser, tant par acte que par omission, à prendre de contrariants virages et à rentrer dans la norme. L’écriture fluide a le mérite de ranimer ce dilemme de plus en plus médiatisé.

-2* : Love me tender, Constance Debré, 2020, Flammarion, 199 pages.

Fiction autobiographique. La sécheresse émotionnelle de l’héroïne, séparée de son fils et devenue homosexuelle aux multiples rencontres, aplatit tous les reliefs de la vie. Style parlé pour faire défiler cette monotonie auto-centrée dont les causes sont à peine effleurées. Certains seront toutefois  sensibles à l’implicite souffrance et enfermement intérieur.

– 2* : Au plus beau pays du monde, Tahar Ben Jelloun, 2022, Éditions du Seuil. 243 pages.

Un recueil de 14 courtes fictions de qualité inégale. Certains, à la fibre poétique sensible, apprécieront une peinture de la société marocaine, avec sa douceur, ses conventions et ses mensonges, ses travers, ses extrémismes , sa bureaucratie et sa corruption.

Marc Fafalen

Photo : pexel.com