Résumés | On a lu pour vous: Inoué, Otsuka, Despentes, Giraud, Chalandon, Ernaux

4* : le fusil de chasse, Yasushi Inoué, V.O japonaise 1949, Stock, 88 pages.

Un récit sur l’adultère dans une société japonaise, intériorisée et codée. Trois missives, trois points de vue pour cerner progressivement les contours d’un amour et d’une dévorante passion. D’une poignante et délicate intensité.

3* : La ligne de nage, Julie Otsuka, V.O anglaise 2022, Gallimard, 165 pages.

Récit tendre, lucide et espiègle sur la perte de mémoire progressive et le placement en établissement spécialisé.

Alice pratique la natation à la piscine municipale, refuge et havre de paix, avec son ambiance, ses rassurantes routines et ses mouvements mille fois répétés et contrôlés. Et soudain une fissure au fond du bassin…

3* : King Kong théorie, Virginie Despentes, 2006, Grasset & Fasquelle. 145 pages.

L’auteure dans un langage parfois crû et brutal partage ses réflexions et propres expériences sur la libération sexuelle, le viol, la prostitution et le porno. Un appel à la déstructuration des préjugés, des conventions, et des rôles de genre. Miser sur la confiance, la connaissance et l’acceptation de soi, sans tabou, pour s’émanciper et transformer une société capitaliste consumériste volontairement insécurisante et oppressante qui ne profite qu’à quelques-uns.

3* : Vivre vite, Brigitte Giraud, 2022, Flammarion, 205 pages.

Récit autobiographique. Disséquer les événements qui ont conduit au décès accidentel de son mari,  pour se réapproprier sa vie. Suite de hasards, de coïncidences ou destinée ? Le pouvoir de ne rien contrôler dans tous les cas…

-2* : Enfant de salaud, Sorj Chalandon, 2021, Grasset et Fasquelle, 330 pages.

Témoignage autobiographique de ce journaliste judiciaire qui tente de découvrir le passé caméléon de son père mitomane pendant la deuxième guerre mondiale, alors que se déroule le procès du SS Barbie dont il est chroniqueur. Quels regard et part de responsabilité individuelle,  chacun est-il prêt à assumer, a posteriori, sur ses propres actions ?

-1* : Mémoire de fille, Annie Ernaux, Gallimard, 2016, 165 pages.

Récit autobiographique. L’auteure, élevée par les Sœurs,  revient un demi-siècle après les faits, sur son brusque dépucelage par son chef moniteur lors d’une colonie de vacances qu’elle aura rejoint en tant que monitrice adulte. Afin de renouveler ses premiers émois, cette première de classe passera en toute innocence de bras en bras….  Ecrire son passé à la 3ème personne accentue la distance à ses souvenirs, dévoilés sans honte ni pudeur ni même auto-dérision.

Marc Fafalen

Photo : pexel.com